Omar, l'ANI (Arabe non identifié) de La Garenne-Colombes, embarque à Alger sur le car-ferry Tassili. Direction le port de Marseille. Il vient de s'essayer, pendant près de trois semaines, à un stage d'adaptation volontaire au pays de ses ancêtres.
La dernière amarre est larguée, l'Algérie s'en va, "le bled" l'abandonne. Ne croyez pas qu'il soit insensible à ces déchirements, Omar !
Mais il n'aime pas gémir.. Son truc c'est de rire, de plaisanter, de tout tourner à la blague. Surtout les sujets qu'on traite d'ordinaire sur le ton de la gravité, voire de la solennité. Avec lui sur le Tassili, des travailleurs émigrés, un couple de "black-panards", des touristes gaulois et algériens (et un belge), deux filles tiers-mondistes, et Fehrat alias Féfer, guitariste de banlieue, et Petit Rouget, ces deux derniers ANI comme notre Omar.
Akli Tadjer a l'œil acéré et rigolard, le cœur tendre et chaleureux. Il a écrit, avec un naturel insolent, le premier roman drôle sur les immigrés. Sous l'effet de sa gouaille, les tabous sautent en éclat.